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Chloé Heyraud – Elsa Tomkowiak – Cultur'elles
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Chloé Heyraud – Elsa Tomkowiak

 Découverte de la première exposition de l’année à l’Espal !


Comment avez-vous découvert le travail de Elsa Tomkowiak ? Quel fut votre premier ressenti ?

Les œuvres d’Elsa Tomkowiak sont souvent conçues pour et à l’endroit même où elles sont présentées. En étroite relation avec des architectures ou des sites paysagers, ses installations font dialoguer espace, volumes géométriques et couleurs. C’est la capacité de l’artiste à investir un lieu, à le souligner et/ou à le transformer qui nous a intéressés avec Nicolas Hérisson*. Les installations d’ Elsa Tomkowiak impliquent le corps, le sien (elle peint de grandes surfaces avec des balais dans une gestuelle énergique) et celui du visiteur. À L’espal, des volumes cylindriques de sept mètres de hauteur rythment les coursives par un jeu de répétition, à la manière d’une colonnade antique. Le visiteur vit une double expérience, une première à l’échelle du lieu : les colonnes se greffent à l’architecture existante et orientent la déambulation. Une seconde, plus intime, permet d’éprouver les volumes depuis l’intérieur.

La palette de couleurs qui évolue dans un continuum du chaud vers le froid (ou inversement) contraste avec les matériaux du bâtiment (métal gris, peintures blanches) et irradie. L’intérieur des monolithes est un véritable puits de couleurs en interaction avec les lumières qui se propagent depuis les verrières, offrant autant de variations.

* Directeur de l’association Piacé le radieux, Bézard-Le Corbusier


Son travail résonne-t-il particulièrement avec certaines œuvres programmées sur scène ?

Non. Le programme arts visuels 19-20 de la Scène nationale est conçu avec Piacé le radieux, Bézard Le Corbusier**. La collaboration entre les deux entités est née de l’idée de créer davantage de porosité entre Les Quinconces-L’espal et l’extérieur. Cette ouverture de la Scène nationale prend plusieurs formes, comme celle d’une présence accrue dans l’espace public par exemple. Ce fut le cas à l’occasion du Festival Autre regard, avec La plus petite fête foraine du monde (Compagnie Dérézo) qui a circulé dans différents lieux de la ville (gare, université, parc) ou avec la “balade philosophique” Au milieu d’un lac de perles (David Rolland Chorégraphies) qui s’expérimentait en duo dans un cimetière. Pour les arts visuels, qui sont parties intégrantes du projet pluridisciplinaire de la Scène nationale, la forme est celle d’un rapprochement avec une association qui développe un travail audacieux et de qualité. Nous explorons donc ensemble, main dans la main, la relation ville/campagne autour d’un programme d’expositions intitulé La route d’or, nom jadis attribué à un axe routier dont une portion reliait Le Mans et Piacé.

Pour revenir à Elsa Tomkowiak, son travail ne fait pas écho à “une œuvre scénique”, il s’intéresse cependant au lieu et à ses activités. Il “résonne” avec le bâtiment, sa verticalité et ses espaces circulaires organisés autour de la scène de spectacles. Les grandes bandes de PVC qui constituent les colonnes de l’installation pourraient être une évocation du rideau de scène.

Dans le même temps, sont présentées à L’espal trois vidéos de la série Présage de l’artiste Hicham Berrada, œuvres que nous avons empruntées à la galerie Kamel mennour. Elles donnent à voir des paysages en perpétuelle mutation. Nourri d’une double formation artistique et scientifique, Hicham Berrada utilise des protocoles scientifiques qui imitent différents processus naturels et conditions climatiques. Il associe des produits chimiques dans un bécher créant ainsi une chaîne de réactions qu’il filme. Des formes et des couleurs surgissent et disparaissent dans un mouvement rapide ou lent, d’autres se figent. L’artiste compare sa pratique à celle du peintre, ses « pinceaux et pigments seraient le chaud, le froid, le magnétisme, la lumière ».

Cette première exposition alimente notre réflexion autour de la relation ville/campagne. Elsa Tomkowiak déploie un paysage architectural au  vocabulaire formel emprunté à la construction tandis qu’Hicham Berrada expérimente une nouvelle forme de paysage “naturel”. Au delà de ces évocations, nous proposons deux artistes qui ont une approche assez différente de la peinture.

** Piacé le radieux, Bézard Le Corbusier est une association de référence pour le projet d’aménagement des campagnes imaginé dans les années 1930 par l’architecte et urbaniste Le Corbusier (1887–1965) et Norbert Bézard (1896–1956), militant sarthois pour la cause paysanne. Située à Piacé, elle est un lieu de réflexion et de recherche sur le territoire et le patrimoine local qui invite des artistes, architectes et designers à explorer les liens entre modernité et ruralité. Elle est active depuis 2008. piaceleradieux.com


Quelles sont les contraintes d’installation à l’Espal ?

L’espal est un lieu qui intègre des espaces aux fonctions variées : une médiathèque, une PMI (Protection maternelle et infantile), une salle de spectacles, des bureaux, des locaux techniques, etc. Il accueille de la danse, du théâtre, etc., des expositions, des résidences d’artistes et des ateliers. Cela nécessite de bien se coordonner en interne et de prendre en compte les normes de sécurité en vigueur…


Le public se déplace-t-il spécifiquement pour les artistes ou touchez-vous uniquement celui des spectacles et de la médiathèque ?

Oui, il existe un public qui se déplace spécialement pour voir les expositions ou un artiste en particulier. De façon générale, les personnes qui circulent dans L’espal croisent des œuvres lorsqu’une exposition est en cours. Elles s’attardent ou non. Les enfants du quartier sont présents très régulièrement. Ils viennent avec leur école pour une visite ou de leur propre initiative pour se rendre à la médiathèque ou pour tuer le temps. Outre L’espal, la salle d’exposition des Quinconces sera investie en 19-20 tout comme l’espace public. Il y aura même une œuvre à Piacé.


Quelles sont les actions de médiation liées à cette exposition ?

Ateliers, visites et outils de médiation sont proposés aux publics. Ils sont conçus en relation avec les contenus de l’exposition.Un Livret famille comprenant des œuvres, des jeux, des informations, des espaces pour écrire, dessiner et expérimenter librement est mis à disposition des enfants et de leur famille. Nous travaillons avec différents partenaires (éducation nationale, associations, parents relais, etc.). Beaucoup de scolaires fréquentent les expositions ; deux médiateurs les accueillent. Certains groupes scolaires restent une demi-journée pour pratiquer avec un-e artiste comme les lycéens qui participent au festival En jeu ! par exemple.

Des parents du quartier sont conviés à une séance de visite/pratique. Nous l’avons expérimenté la saison dernière et nous sommes ravis des rencontres faites. Un goûter-atelier est organisé un mercredi après-midi avec Kidiklik (site Web qui répertorie les  “sorties et activités pour les enfants et la famille”). Pendant les vacances de la Toussaint, un stage qui croise danse contemporaine (Raphaël Soleilhavoup, Cie La Césure – artiste associé à la Scène nationale) et arts plastiques (Elsa Tomkowiak) est programmé pour les 5-12 ans. Le dimanche 17 novembre sera dédié à l’exposition avec des ateliers et visites commentées dont une en lsf.


Site officiel – https://www.quinconces-espal.com/
Facebook – https://www.facebook.com/QuinconcesEspal/
Site officiel de l’association – https://www.piaceleradieux.com/