Quelle est l’histoire du chœur de l’Université du Mans ? Qui sont leurs membres ? Depuis combien de temps existe-t-il ? Y-a-t-il un âge limite ?
Histoire du Chœur

Créé en 1987, le Chœur compte une centaine de choristes comprenant (essentiellement) des étudiants, des personnels de l’Université et d’anciens étudiants. Il est dirigé depuis 1993 par  Évelyne BÉCHÉ et accompagné au piano par Dimitri NEGRIMOVSKI. C’est l’un des acteurs de la vie culturelle de l’Université, mais aussi un ambassadeur de cette dernière dans le département, l’hexagone et à l’étranger. Il est constitué en association loi 1901.

Le répertoire du Chœur est varié,  allant de l’époque Renaissance à nos jours : classique (Messa di Gloria de Puccini, Gloria de Vivaldi, Requiem de Fauré, etc.), gospels, jazz, musiques du monde, musiques de film (West Side Story de Bernstein, le Roi Lion…). Il se produit, soit a capella, soit avec accompagnement au piano par son pianiste attitré, soit avec orchestre.

Les Negro spirituals ont tous été arrangés pour le Chœur par sa Marraine, Rhoda Scott (l’Organiste aux pieds nus). A ce jour, sixconcerts ont été donnés  avec cette grande spécialiste de l’orgue Hammond, dont deux dernièrement (l’un en septembre 2018 à la Cathédrale de Sée et l’autre en décembre 2018 à l’église Ste-Thérèse au Mans).

Les dernières œuvres au répertoire du Chœur de l’Université sont :
– Messe de l’Homme Armé de Karl Jenkins, avec l’orchestre parisien de cuivres et percussions Brassage Brass Band, dirigé par Mathias Charton, trois fois en juin et octobre 2010, au Mans et à Paris,
– Un requiem allemand de Johannes Brahms, dans la version dite “de Londres” avec deux pianos (Dimitri Negrimovski et Boris Bouchevreau aux pianos), octobre 2011 à l’abbaye de l’Epau, puis en avril 2012 à la cathédrale du Mans,
– musiques de films de John Williams, avec le Brassage Brass Band, dirigé par Mathias Charton,
– Gloria de Rutter avec une partie du Brassage Brass Band et Boris Bouchevreau à l’orgue, à l’abbaye de l’Epau, juin 2013,
– Requiem de Jenkins avec ensemble orchestral,  à l’abbaye de l’Epau, juin 2014,
– Misatango de Martín Palmeri, avec la chorale Emichante, janvier 2015 au Carnegie Hall (New-York, direction Pablo di Mario), mai 2015 à l’abbaye de l’Epau (Le Mans, direction Evelyne Béché avec le compositeur au piano) et février 2017 au Wiener Konzerthaus (Vienne, direction Saul Zaks),
– Requiem de Mozart (complété par R.D. Levin) avec orchestre à l’église St-Aldric au Mans, juin 2017.
– Messe en sol majeur de Schubert avec orchestre (direction Evelyne Béché), avec la chorale “A Cœur Joie au Clair Matin” dirigée par Vincent Cottereau, à l’église Ste-Thérèse au Mans, juin 2018.

Membres

Le Chœur compte actuellement environ 120 choristes, dont beaucoup sont d’anciens étudiants. Il y a quelques personnels et étudiants et des membres extérieurs. Nous souhaiterions qu’il y ait plus d’étudiants que nous accueillons toujours à bras ouverts ! Il n’y a pas vraiment d’âge limite, c’est la qualité de la voix qui est importante, plus que l’âge. Toutes les générations sont présentes dans le chœur, des jeunes étudiants aux retraités, ce qui crée une grande richesse.

Y a-t-il une audition pour pouvoir faire partie du chœur ? Faut-il savoir lire la musique pour en faire partie ? Combien de répétitions faut-il pour élaborer le concert que vous allez jouer prochainement ?
Il y a une audition pour entrer au Chœur. Les personnels et les étudiants (filles ou garçons) sont prioritaires, et l’audition consiste alors seulement à chanter quelques notes avec la chef de chœur pour savoir quel est le pupitre (soprane ou alto pour les femmes, ténor ou basse pour les hommes). Pour les extérieurs à l’Université, il n’y a actuellement plus de recrutement de femmes (sauf exception), et le recrutement des hommes se fait sur audition et n’est pas automatique.

Il n’y a pas besoin de savoir lire la musique pour faire partie du chœur : il y a actuellement une petite dizaine de solfégistes, et une vingtaine de choristes qui savent lire leurs notes. Tous les autres travaillent à l’oreille. Des fichiers de travail voix par voix au piano et en voix synthétiques sont mis à disposition des choristes pour travailler. Pour la misatango de Martín Palmeri qu’il a fallu apprendre en quelques semaines, Evelyne Béché avait enregistré toute la messe en voix chantée, voix par voix.

Dimanche 3 mars, ce sera la 3ème fois que le chœur chantera la messe en sol majeur de Schubert. C’était une partie du programme de l’année 2017-2018, et nous avons déjà chanté cette messe 2 fois avec la chorale A Cœur Joie Au Clair Matin dirigée par Vincent Cottereau : une fois avec orchestre à cordes et piano en mai 2018 à l’église Ste-Thérèse au Mans (direction Evelyne  Béché) et la deuxième fois avec piano en novembre 2018 à l’église de Sillé-le-Guillaume (direction Vincent Cottereau). Pour le concert du 3 mars, nous serons seuls avec l’orchestre des concerts du Mans que dirige Dominique Fanal, et nous chanterons aussi deux grands classiques : l’Ave Verum de Mozart et le Cantique de Jean Racine de Fauré. Le reste du programme est orchestral : 6ème Concerto Brandebourgeois de Bach et 2ème Concerto pour cor de Haydn. Dominique Fanal et Evelyne Béché se partagent la direction du concert.

Difficile de dire avec précision combien il a fallu de répétitions pour apprendre la messe de Schubert. Il y a une répétition hebdomadaire de 2h, et 4 à 5 samedis après-midis de travail. Nous avons débuté la messe en septembre 2017 et l’avons chantée en juin 2018, mais on avait déjà commencé à travailler les negro-spirituals pour chanter avec Rhoda Scott en parallèle.

Evelyne Béché, quel est votre parcours musical ? Comment êtes vous arrivée à la musique ?  Pour avoir voulu diriger un chœur ?
Diplômée de l’ENM du Mans en formation musicale, déchiffrage, musique de chambre, analyse, chant (mention très bien) et saxophone (médaille d’or), Évelyne Béché est à la fois chef de chœur, chef d’orchestre, et professeur de musique.

En octobre 2002, à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), elle a dirigé la Messe Sainte Cécile de Gounod donnée avec un orchestre de musiciens et solistes de l’Opéra de Sidney, de Melbourne (Australie) et le Chœur “les Alizés” de Nouméa.

A son retour et jusqu’en août 2009, elle reprend la direction de l’École de musique de Saint-Saturnin qu’elle avait créée en 1984. Elle a par ailleurs produit, dans le cadre de camps musiques, de nombreux opéras pour enfants. De septembre 2005 à août 2016, elle enseigne également la technique vocale et le saxophone à l’École de Musique Intercommunale des Vallées de la Braye et de l’Anille (EMI), et y dirige la chorale “Emichante“. En mars et avril 2011, elle dirige ainsi la Misatango (Misa a Buenos Aires) de M. Palmeri, chœur et orchestre, enprésence du compositeur argentin au piano, du bandonéoniste W. Weniger, avec le quintet à cordes de l’EMI.

De septembre 2011 à octobre 2013, elle dirige la chorale “Mille Accords” de l’Ecole Intercommunale de Musique Emile Baudrier d’Arnage-Mulsanne, et dirige les chorales “Emichante” et “Mille Accords” dans le Requiem de Fauré avec orchestre (oct. 2013). En septembre 2018, elle prend la direction de la chorale Coro-Favorito à La Ferté-Bernard.

Professeur de technique vocale et de saxophone à l’Université du Mans (anciennement Université du Maine) de septembre 2006 à janvier 2016, elle y a dirigé le Chœur d’Enfants “Les Cagou’s“, et y dirige actuellement le Chœur de l’Université du Mans depuis 1993. Elle a participé à de nombreux concerts avec ce Chœur, et a notamment dirigé à l’Abbaye de l’Epau (Le Mans) la Messa di Gloria de Puccini, chœur et orchestre, pour le 20ème anniversaire du Chœur de l’Université du Maine en juin 2008, et, plus récemment, la Messe de l’Homme Armé de Jenkins avec le groupe de cuivres et percussions Brassage Brass Band (juin et décembre 2010), le Gloria de Rutter avec le même groupe et Boris Bouchevreau à l’orgue (juin 2013), le Requiem Allemand de Brahms avec deux pianos (octobre 2011 et avril 2012, Dimitri Negrimovski et Boris Bouchevreau aux pianos), le Requiem de Jenkins avec orchestre symphonique (juin 2014), la Misatango de Martín Palmeri (mai 2015), œuvre pour laquelle elle a été personnellement invitée pour chanter dans un chœur international de plus de 300 choristes avec ses deux chœurs au Carnegie Hall (New-York) en janvier 2015 puis au Wiener Konzerthaus (Vienne) en février 2017, et enfin le Requiem de Mozart avec orchestre en juin 2017, et enfin la messe en sol majeur de Schubert avec orchestre en juin 2018.

Evelyne Béché dirige chaque année des stages de direction de chœur, de chant choral (chœurs d’hommes, de femmes, d’enfants) et de formation musicale (solfège chanteur), des ateliers de technique vocale et relaxation en préparation au chant, et intervient en technique vocale dans des chorales. A ces diverses activités s’ajoutent des cours individuels de chant et de saxophone.

Comment êtes-vous arrivée à  la musique ?
Mon papa était saxophoniste et j’ai débuté la musique à 5 ans dans l’harmonie de mon village. Je suis entrée à 9 ans au Conservatoire du Mans, et j’ai été diplômée à 18 ans.

Pour avoir voulu diriger un chœur ?
J’ai eu envie de faire du chant, et après j’ai eu envie de diriger un chœur, d’abord à Saint-Saturnin (à peu près au même moment que j’ai créé l’école de musique de St-Saturnin), puis j’ai été chef de chœur à Parigné l’Evêque, à l’Université du Mans, à St-Calais (à l’école de musique, chorale Emichante), Vibraye, Arnage (à l’école de musique, chorale Mille Accords), et j’ai eu plusieurs chœurs d’enfants.

Quelle est la différence entre un chœur, une chorale et un ensemble vocal ?
Un chœur et une chorale c’est la même chose, mais c’est vrai que je préfère “chœur” à “chorale”. Quant à un ensemble vocal, c’est un plus petit ensemble.

Vous allez jouer la messe en sol de Schubert, pourquoi avoir choisi cette partition ?
En fait, je suis allée écouter un concert d’A Coeur Joie au niveau régional, et la section du Mans (donc Au Clair Matin, dirigé par Vincent Cottereau), a chanté une grande partie de la messe de Schubert. J’ai beaucoup aimé leur musicalité, la manière de Vincent de diriger, et j’ai eu envie que nos deux chœurs se rencontrent. Il faut dire que je connais Vincent depuis très longtemps : Il était mon Don José dans Carmen quand nous étions jeunes, et moi j’étais Michaela. Et voilà comment nous avons appris cette messe. On l’a donnée à Ste Thérèse avec orchestre (Au Clair Matin était notre chœur invité) et eux nous ont invités à Sillé-le-Guillaume. Ensuite Dominique Fanal avait envie que nous chantions cette messe lors d’un des “Concerts du Mans” avec son orchestre, et il a donc construit le concert “Grands Classiques” de dimanche prochain.

Parlez-nous de vos solistes, font-ils partie de votre chœur ou sont -ils professionnels ? Comment les avez-vous recrutés ?
C’est Dominique qui a recruté ses solistes, en dehors de Christelle Brault qui est la soliste soprane du Chœur de l’Université, et que je tenais à faire chanter. Elle n’est pas du tout professionnelle, elle est infirmière à la base (cadre de santé), c’est l’un de mes chefs de pupitre, et j’aime beaucoup ce qu’elle fait, c’est toujours très musical.

Pourquoi est-ce important de chanter ?
Chanter c’est se mettre à nu avec ses émotions. On arrive toujours à jouer une note juste sur un instrument, mais la voix ne trompe pas. Tout rejaillit sur la voix, les émotions positives comme les négatives. Cela libère tant de choses, le fait de respirer, d’être en harmonique avec la musique.

Beaucoup de choristes m’ont dit que la répétition hebdomadaire était leur respiration de la semaine. Chanter en chœur n’est pas une activité anodine : c’est certes partager un loisir, mais c’est aussi partager des chants, des sourires, des rires, des respirations ensemble.

Pour un chef de chœur, il faut arriver à créer une harmonie, une osmose entre les choristes, le chef, le pianiste ou l’orchestre, trouver la couleur d’un pupitre, qu’une voix ne ressorte pas trop, et il y a des moments magiques quand j’ai les choristes au bout de mes doigts et qu’ils me suivent et répondent à ce que je veux.

Quels sont vos projets en Sarthe et ailleurs ?
– Avec le Chœur de l’Université du Mans, à court terme, nous donnons le 22 juin à Ste-Thérèse le Requiem for the living de Dan Forrest avec un orchestre d’une vingtaine de musiciens. C’est l’œuvre d’un jeune compositeur américain, qui est un  récit tout autant pour les vivants avec leur propre lutte contre la douleur et le chagrin, que pour les morts. Il y a les mouvements traditionnels (Introit, Kyrie, Agnus Dei, Sanctus, Lux Aeterna) mais pas de Dies irae : à la place un “Vanitas vanitatum” (https://youtu.be/yQ9KLpWMGx8?t=40). L’année prochaine je vais certainement faire un concert autour de différents Jubilate Deo, dont celui de Dan Forrest et celui de Peter Anglea. Après Martín Palmeri doit nous faire une création, et ensuite Dimitri Negrimovski (notre pianiste qui est également compositeur) aussi. J’ai aussi le Stabat Mater de Jenkins que j’adore, et je veux terminer ma carrière comme je l’ai commencée à Nouméa lorsque j’ai dirigé un chœur et un orchestre pour la première fois, avec la messe Ste-Cécile de Gounod. Et nous continuons nos concerts éclectiques en Sarthe, j’adore àa.

– Avec Coro Favorito, mon chœur de La Ferté-Bernard que j’ai depuis septembre 2018, je travaille aussi un programme éclectique et une messe brève de Mozart (en ré majeur, KV194).

– Et sinon je continue à donner des cours particuliers de saxophone et de chant, et je vais bientôt ouvrir un ensemble vocal semi-professionnel qui s’appellera “Ensemble Vocal Amabile“.