
Sylvie Callu – Musicienne
Sylvie Callu est harpiste et soprano, elle nous parle de ces musiques du monde…
Pourriez-vous nous parler de la harpe ? Est-ce un piano sans coffre ? Combien de cordes ?
La harpe est un instrument de musique à cordes pincées de forme le plus souvent triangulaire, muni de cordes tendues de longueurs variables dont les plus courtes donnent les notes les plus aiguës.
Elle fait partie des plus anciens instruments de musique (la plus ancienne a été datée de l’an 3500 avant JC). La harpe s’est répandue à travers les diverses civilisations et tous les continents sous des formes différentes. Elle possède une caisse de résonance. La harpe à pédales, ou harpe classique, est celle que l’on utilise dans les orchestres symphoniques (entre 40 et 46 cordes). aLa harpe celtique est un instrument central du monde celte ; plus que « traditionnelle », elle est une expression d’une culture classique celtique et, maintenant, d’une musique celtique contemporaine ; elle possède généralement 32 à 38 cordes. Il existe également de petites harpes, pouvant être sanglées, dont on peut jouer debout et en se déplaçant. Personnellement, je joue sur une harpe celtique et sur une troubadour, en utilisant la harpe pour accompagner ma voix, dans un répertoire bien plus large que la musique celtique (chants japonais, chinois, grec, séfarade…)
Comment êtes-vous devenue harpiste ? Êtes-vous allée au Conservatoire ? Cours privés ?
Je pratique la musique depuis l’âge de 6 ans en ayant commencé par la flûte et le chant. Je suis venue à la harpe assez tardivement, attirée par la beauté de cet instrument, ses origines très anciennes, son son très doux et apaisant. N’est-ce pas l’instrument des anges (cf. les anges musiciens de la cathédrale du Mans…). J’ai suivi un parcours classique de harpiste au conservatoire du Mans.
Quel a été pour vous l’élément déclencheur qui vous a fait choisir la harpe plutôt qu’un autre instrument ?
Je voulais un instrument facile à transporter, que je puisse jouer en même temps que je chante (autre que la guitare). Et puis j’ai vu Esther Lamandier en concert interpréter des séfarades en s’accompagnant d’une harpe troubadour. J’ai trouvé cette association voix/harpe tellement belle et pure.. que j’ai eu envie d’emprunter ce chemin musical également.
Vous chantez aussi ? Comment vous sentez-vous en tant que chanteuse ? Est-ce un besoin physique pour vous de chanter ? Avez-vous eu des inspirations d’autres artiste pour faire harpe et chant ?
J’ai toujours aimé chanter, en chœur ou en solo, dans des répertoires différents (allant du classique à la musique du monde). C’est un moyen pour moi de m’exprimer. Ma voix de soprano se mêle très bien aux sons cristallins de mes harpes. Je suis inspirée par Esther Lamandier, qui est spécialisée dans l’interprétation de séfarades et chants araméens. Après un apprentissage assez long de la harpe seule, j’ai rajouté petit à petit ma voix en plus. Cela demande beaucoup de concentration de chanter et s’accompagner à la harpe. J’interprète des chants traditionnels du monde, en m’accompagnant à la harpe. J’ai choisi ce répertoire des peuples du monde, qui à travers les différents pays et cultures expriment les tourments de l’âme humaine. J’aime ce répertoire riche, subtil, beau et pur. Comme il est méconnu, mon objectif est de le faire découvrir et le partager avec le public. De plus, en explorant ce répertoire, je découvre des pratiques vocales très différentes d’un pays à l’autre. C’est passionnant… J’ai donc créé en 2015 l’ensemble Mosaïka, dont je suis la chanteuse/harpiste et j’invite des musiciens du monde à jouer avec moi. En ce moment, je joue avec Mr Dimitrios Mastrogioglou, grec et joueur de bouzouki (le luth grec). J’ai des projets pour jouer avec une joueuse de ney (la flûte turque). Ce parcours musical est riche de rencontre. J’ai également accompagné la lecture de poèmes.
La harpe est souvent en rapport avec la musique celte ? Est-ce un répertoire qui vous plaît ?
Oui, cela me plait mais je ne souhaite pas me cantonner à ce répertoire. Les possibilités de la harpe celtique/troubadour vont bien au delà de ce répertoire celte.
Comment faites-vous pour déplacer votre harpe ? Vous faites tout toute seule ou est-ce que quelqu’un doit vous accompagner ?
Je déplace très facilement mes harpes celtique et troubadour. Là où cela est problématique, c’est lorsqu’on veut transporter la grande harpe classique à pédales. Mais cela n’est pas mon cas.
Que diriez vous à quelqu’un qui voudrait apprendre la harpe ? Quelles conseils lui donneriez-vous ?
Je lui dirais de foncer car c’est un instrument passionnant qui mérite d’être plus connu. On peut faire du classique, de la musique du monde mais également du jazz et du contemporain avec une harpe. Mon conseil serait d’être patient et persévérant car l’apprentissage de cet instrument est difficile.
Quelle sorte de musique allez-vous jouer pour vos concerts les 15 et 16 septembre ?
Voici ce que je dirait des concerts de Mosaïka :
Mosaïka invite le public à pénétrer dans un univers sans frontières, dans lequel se mêlent subtilement chants traditionnels et promenades instrumentales emmenées par la harpe et le bouzouki (luth grec). De l’Espagne au Japon, en passant par la Grèce, partagez ce voyage musical riche en couleurs avec nous. Mr Mastrogioglou (bouzoukiste) et moi même proposeront un voyage musical et poétique, un moment en dehors du temps incitant à la rêverie….
Au programme : chants séfarades, japonais, grec, arabo-andalou, turc… telle une mosaïque musicale (d’où le nom de l’ensemble Mosaïka). Mosaïka célèbre l’amour et la beauté de la nature.
Vous allez jouer lors des journées du patrimoine, quel est votre rapport à la vieille pierre ?
J’aime jouer dans les beaux endroits chargés d’histoire (chapelle, église, château, manoir….). Cela correspond bien avec mon répertoire qui est composé de chants anciens (le chant le plus ancien de mon répertoire date du IIième siècle avant JC…). Et puis ces endroits ont généralement une bonne acoustique et amplifient naturellement ma voix (nous jouons en acoustique).
D’ailleurs, je suis à la recherche de ce type d’endroits pour des concerts à venir. Avis aux organisateurs… Pour jouer en concert, j’ai besoin d’un endroit tempéré, bien éclairé et d’une chaise. C’est simple.
Pouvez-vous nous raconter votre rapport à la Sarthe?
Je suis Sarthoise depuis plusieurs générations. J’aime particulièrement le sud de la Sarthe, dont ma famille maternelle est originaire. J’aime randonner en Sarthe et apprécie la beauté de ses paysages. L’offre culturelle y est riche. Nous ne sommes pas loin de Paris, ni de la mer. Il fait bon vivre en Sarthe.
Site de Mosaïka – www.mosaika.online