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Delphine Vivet – Peintre – Cultur'elles
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Delphine Vivet – Peintre

Delphine Vivet, peintre et passionné de littéraire, elle expose à la librairie Thuard.


Delphine Vivet, pourriez-vous vous présenter ?

Je peins depuis plus de dix ans, par intermittence, c’est à dire quand l’inspiration  me vient et quand je dispose de suffisamment de temps pour élaborer des thèmes d’exposition ou pour explorer des techniques d’expression artistiques variées comme la gravure, ou la sculpture par exemple. Le portrait est mon mode d’expression pictural de prédilection. Je me considère également comme coloriste, car je joue beaucoup sur les couleurs vives et complémentaires. Rendre l’âme d’un modèle est mon objectif . Je travaille parfois sur photos, mais quand j’ai connu la personne que je représente, quand je me suis documenté sur sa personnalité quand il s’agit d’une personnalité, je m’efforce à ce que le tableau ressemble davantage au modèle qu’une simple copie, (peut-être parfaite techniquement ) de la photo mais souvent sans âme , avec le ressenti que j’ai eu en rencontrant mon sujet de visu ou par des biographies. Le choix du figuratif pourtant stylisé correspond à une volonté, non pas de faire de la copie, mais  d’être dans le vrai et de ne pas déformer la réalité, même si encore une fois ma part d’interprétation vise à se rapprocher de ma réalité  , qui l’est à mon sens bien plus  qu’une copie conforme.

J’ai, par ailleurs, un parcours de d’environ quinze ans dans la presse écrite, une expérience qui m’a donné l’opportunité d’apprendre à découvrir des personnalités étonnantes et extrêmement enrichissantes. La photographie m’a également appris à regarder et interpréter des expressions de visages tout en les mettant en lien avec   la découverte de parcours souvent intéressants.


Pourquoi utilisez-vous également le pseudo “vies d’ailes” ?
En fait c’est tout simple. Les deux premières syllabes de mon prénom et de mon nom Delphine Vivet forment vie d’ailes en phonétique. J’ai transformé en Vie d’Ailes, avec une évocation de la possibilité que chacun a de vivre sa vie de ses propres ailes…Et puis même si on a qu’une vie, on peut connaître plusieurs envols, plusieurs renaissances, comme cela a été mon cas après un accident de la vie que j’ai connu il y a trois ans.


Quels sont vos sujets de prédilection ? et vos médiums préférés
Le portrait comme je vous l’ai dit, mais aussi les lumières de la nuit. Je pars souvent en vadrouille la nuit pour faire des clichés nocturnes somptueux de couleurs et de romantisme. Je compte préparer une prochaine exposition sur les lueurs des nuits mancelles ainsi qu’une exposition de portraits où cette fois il y aura une majorité de portraits masculins, car cela correspondra au   thème que j’ai choisi, mais je n’en dit pas plus…
Au niveau des médiums, je suppose que vous évoquez les techniques de peinture j’utilise des lavis et glacis successifs de peinture acrylique et de peinture à l’huile, ce qui est assez traditionnel. Je pratique également l’aquarelle pour sa luminosité et sa transparence. Je fais également beaucoup de photographie, de la sculpture mais aussi de la création de bijoux. Enfin la gravure à l’eau forte et la linogravure que j’imprime dans un atelier manceau, arts et couleurs, situé rue du Bourg Belé où il y a une presse, me permet d’exprimer une plus grande créativité.


Vous exposez actuellement à la librairie Thuard, comment s’est organisé cette exposition ?
Je prépare cette exposition depuis le mois de septembre 2017. Un an où j’ai peint 80 portraits alors que j’étais partis pour une quarantaine. J’ai travaillé non-stop pendant un peu plus d’un an à raison de dix heures par jour et en m’octroyant une journée de congé par mois, grand maximum. J’ai tenu un journal de bord en postant un article par jour, pour rendre compte de l’avancée de mon travail. J’en ai sélectionné 62 pour la librairie Thuard, où j’ai déjà exposé à deux reprises, une première avec des tableaux du Vieux-Mans avec un ami poète et la deuxième fois sur les icônes du cinéma. Tout naturellement j’ai souhaité exposer dans ce même lieu.


Comment avez-vous choisi les femmes d’exception ? Quels sont vos rapports avec elles ?
J’ai fait un énorme travail de recherche et de documentation. Il y a une bonne moitié que je connaissais déjà. J’ai également questionné d’autres personnes spécialistes de certaines disciplines sur les femmes dont le parcours ou la personnalité était digne d’être mise en lumière. Ça a été aussi participatif. J’étais parti au départ pour une quarantaine de  portraits pour ce projet d’une certaine envergure j’en suis arrivée au double, car j’ai fait des découvertes de parcours extraordinaires   au fur et à mesure de mes recherches des personnalités passionnantes et des destins hors normes qui méritaient vraiment d’être connus du grand public. Par exemple Anne Bonny la seule femme pirate de l’histoire dont le nom du compagnon a inspiré Hergé dans Le trésor de Rackam le rouge,   Phoolan Devi la « Robin des bois des basses castes et des femmes en Inde »,   Maryam Mirzakhani, une mathématicienne iranienne dont le quotient intellectuel  est source de plaisanterie car considéré comme impossible à quantifier,   Emmy Noether, dont le théorème portant son nom est d’une importance équivalente à celui de la relativité, ou encore Nelly Bly qui a créé le journalisme d’investigation…L’avantage de la peinture, surtout très colorée qui est la mienne : elle marque les esprits ; j’ai par ailleurs ajouté des citations pour donner de la vie aux tableaux, j’ai également illustré les tableaux de clins d’œil comme Daphné du Maurier surplombant   un portrait d’Hitchock, le regard de Frankenstein pour Mary Shelley, des dessins de bande-dessinés pour Claire Brétécher…. Quand aux citations, je peux évoquer par exemple George  Sand qui avec provocation affirmait : «  je n’ai jamais détesté un homme au point de lui rendre ses diamants » ou encore Agatha Christie qui conseillait  avec humour « qu’il fallait épouser un archéologue, car plus son épouse vieillit plus il s’intéresse », ou encore Kathrine Schwitzer, coureuse de marathon qui affirmait que «  regarder un marathon était un remède quand on avait perdu la foi en l’être humain». Ces citations rendent les tableaux vivants  et dynamiques. Du côté de la présentation, à  la librairie Thuard, en dessous de chaque tableaux, il y a quelques phrases qui résument le parcours de ces femmes, mais également un cahier à disposition du public  qui propose des biographies que je me suis efforcée  à mettre à la portée du plus grand nombre avec un effort de vulgarisation de manière à ce chacun se rappelle de   ces femmes facilement.  J’ai remarqué en voyant le public regarder mon exposition, que les gens regardaient très longuement chaque tableau , lisaient les textes et restaient bien plus longtemps que d’autres expositions que j’ai pu voir où que j’ai moi-même organisé. C’est bien la preuve qu’elle suscite beaucoup de curiosité, et c’était le pari que je m’étais fixé. Enfin,  un livre d’or, est destiné à recueillir les avis du public, et j’invite  chacun à oser à mettre un petit commentaire ou une remarque sur cette exposition .
Concernant le lien que j’ai avec ses femmes, il y a d’abord de l’admiration, et les peindre c’est un peu comme si leur vie venait un peu croiser la mienne. Il y a par ailleurs beaucoup de femmes de sciences, certainement parce que j’ai baigné dans une éducation scientifique et puis parce que cela bouscule les idées reçues. Bien sûr, il y a en a certaines pour lesquelles j’ai vraiment eu un coup de cœur, comme Phoolan Devi, Anne Bonny, Hedy Lamarr, actrice sulfureuse qui inventé les bases du système de wi-fi et qui a produit des inventions pendant toute sa vie, pour la complexité de sa personnalité, l’exploratrice Alexandra David Néel, qui a passé 25 ans  sur les routes de l’Inde et du Tibet et qui est la première européenne à avoir séjourné dans la ville sainte de  Lhassa, ou encore l’humoriste Zouc qui a inspiré toutes les humoristes  femmes des générations suivantes et qui a puisé son inspiration lors d’un séjour dans un hôpital psychiatrique pour des portraits hilarants…Aussi, concernant mes choix  j’ai volontairement choisi de faire co-exister des femmes très célèbres et d’autres qui avaient un parcours remarquable sans avoir été renommées pour cela, de manière à ce que la célébrité des unes donne un coup de projecteur sur les parcours des autres et que les parcours restés dans l’ombre redonnent   une épaisseur aux femmes les plus illustres.
Enfin, j’ai voulu traiter ce sujet suite à un accident de la vie afin de me reconstruire. Car  cet ensemble de portraits    forme  en réalité, une seule et même personnalité à multiple facettes. J’avais besoin de modèles féminins pour cela, or j’ai constaté que dans l’inconscient collectif il y a  avait trop peu de femmes qui pourraient être des exemples. C’est valable  également pour toutes les petites filles : comment peuvent-elles penser qu’elles peuvent oser franchir des portes, si les modèles qui reviennent sans cesse sont toujours masculins ??? Où si on leur répète que les femmes n’ont pas les capacités intellectuelles pour faire des sciences  ( ce qu’on entend encore dans les faculté de science)? Il y a un gros travail   culturel à faire dans ce domaine.  C’est pour cette raison que j’ai voulu aussi que cette exposition aie une dimension pédagogique,  afin  d’aller , pourquoi pas,   à la rencontre des établissements scolaires, des missions locales, mais aussi dans des structures comme le Planning familial ou l’espace Gisèle Halimi…


Quel est le lien dans votre travail entre peinture et littérature ?

Il n’ y a pas vraiment de lien entre mes tableaux et la littérature, puis il s’agit surtout d’une écriture de vulgarisation visant à toucher le plus large public et de tout âge. Sur le plan de l’écriture, j’ai  toujours aimé lire et écrire. J’imagine qu’avoir travaillé dans la presse écrite a aussi  joué dans cette exposition, j’ai travaillé en faisant des sortes de reportages-tableaux. Je pense me mettre à la poésie pour mes prochaines expositions afin de continuer dans cette lancée.


Un coup de coeur en sarthe pour un artiste ? un lieu culturel ?
Localement j’aime beaucoup ce que fait Alizirine qui dirige l’atelier arts et couleurs au Mans, où je me rends souvent, et ses Suminagashis extraordinaires de poésie et de créativité, j’aime beaucoup Schlum également pour les lumières et le côté tourmenté de ses toiles et l’oeuvre du  regretté Stepk, qui m’a émerveillé par la réflexion voire une certaine noirceur des thèmes qu’il abordait dans ses expositions ; Nicole Schwarz est une très grande artiste également a une oeuvre très intéressante par les thèmes qu’elle aborde, celui du féminin et de la mort.    Autre domaine très différent , j’adore le dessinateur de bande-dessinées Pierre Makyo pour la spiritualité et l’imaginaire extraordinaire qu’il propose . Un lieu culturel ? Et bien je vais citer tout simplement le vieux mans, où j’ai habité quelques années, qui je pense est un lieu culturel à lui tout seul. Le temps que j’ai passé à photographier, à dessiner et peindre ce site ne se compte plus . Le temps semble suspendu dans  une sorte de village en cœur de ville et ses   lumières,  son  architecture, mais aussi sa concentration de créateurs et d’artistes sont une source d’inspiration inépuisable.J’aime aussi le musée Vert pour la poésie exaltante  des mystères de la nature car je ne pense pas qu’il y ai de frontière entre la science et l’art.


Journal de bord –  http://viedailes.org
Book – https://vie-d-ailes.book.fr