Laurent Dufeu – Coordinateur de Graines d’Images
Le cinéma pour les enfants, une ouverture au monde
Pourquoi avez-vous créé le festival Graines d’Images ?
À l’origine dans l’idée de travailler avec les salles du réseau sur la question du jeune public au cinéma, des partenariats possible, etc…, à une époque où l’offre était très réduite et certains films très peu visibles.
Cela fait 20 ans que le festival existe, quel est votre bilan aujourd’hui ?
On peut parler d’un pari réussi, même si le but originel n’était pas de créer un événement d’une telle ampleur. La fréquentation s’est accrue malgré nous mais c’est tant mieux
Quelle est l’importance selon vous du cinéma pour les tous petits ?
Il est capital dans l’idée de formation au cinéma et à l’éducation à l’image de manière plus globale. Il est aussi essentiel dans l’idée de le faire découvrir en salle dès le plus jeune âge.
Avez-vous des coups de cœurs dans les films que vous allez projeter ?
Reine d’un été, Parvana, Le Quatuor à cornes et forcement la re-programamtion de Totoro !
Quelle est l’ambiance dans les salles de Graines d’images ?
Elle est plutôt joyeuse à ce moment-là. C’est un temps particulier où les salles essayent de jouer le jeu du jeune public et de leur consacrer la salle, même si leurs programmations classiques sont toujours là en parallèle. On essaye dans tous les cas de faire comprendre aux salles que le plaisir doit être devant l’écran mais aussi avant, après et d’essayer de faire des salles des lieux de vie plus généraux.
Comment êtes-vous arrivé au cinéma et comment avez-vous nourri votre passion ?
Assez autodidacte (pas de formation particulière en cinéma), mais quelques films qui ont aiguisé ma curiosité et déclenché l’envie d’aller voir plus loin
Certains enfants préfèrent les dessins animés que les personnes humaines, savez-vous pourquoi c’est le cas ?
Je ne sais pas si c’est forcément le cas. Disons que les films qui leur sont destinés sont essentiellement des films d’animation (à l’origine d’ailleurs l’animation n’est pas faite pour les enfants). Mais il y a de vraies réussites en fiction.
Au-delà de ça, l’idée du conte, très présente dans les films pour enfants est sans doute plus facilement transposable en animation qu’en prise de vues réelles. L’émotion passe peut-être aussi plus facilement en animation.
Y aura-t-il des films Français lors de cette prochaine édition ?
Il y a le grand retour de Michel Ocelot ! Et puis le Quatuor à cornes est un programme quasi intégralement français
Pourquoi est-ce important de présenter des films en avant-première ?
C’est plus un retour de notre travail auprès des distributeurs qui ont commencé à nous en proposer il y a quelques années. Mais c’est aussi pour eux une manière de tester le public et de commencer à communiquer sur le film
Vous avez un film sur une jeune fille en Afghanistan, Parvana. Le cinéma est-il un bon moyen pour que les enfants puissent mettre des mots sur la situation politique dans d’autres pays ?
Oui c’est l’un des objectifs de certains films : une ouverture au monde, à l’autre de manière générale. La réalisatrice de Parvana elle-même souligne ce besoin de ne pas dissimuler la vérité mais au contraire de la montrer (avec précaution) et de l’expliquer. Car le flux des images d’aujourd’hui fera qu’un jour ou l’autre les enfants seront confrontés à des sujets moins évidents.