Pouvez-vous nous présenter le Pin Up Spirit Festival ?

Le Pin Up Spirit Fest, c’est un projet étudiant. Nous souhaitons mettre en avant la femme, la pin-up. Faire connaître davantage ce mouvement. En Sarthe c’est quelque chose qui est encore trop méconnu et donc à travers le festival nous voulons que toutes les pin-up, quelle que soit leur appartenance à ce mouvement (qu’elles le vivent au quotidien ou non, qu’elles soient de cet état d’esprit de longue date ou depuis peu) partagent leur expérience auprès du public. Pour cela nous avons mis en place une médiation ludique, où nous essayons au maximum de faire participer le public (notamment en proposant des activités gratuites). En intégrant les festivaliers comme des acteurs de l’événement, dans l’univers pin-up nous pensons réellement que cela peut jouer sur leur perception de cette femme qui malgré les années n’a pas perdu de son charme.

En fait, c’est quoi une pin-up ?

Son utilisation première était pour désigner des femmes photographiées qui étaient épinglés au mur des américains. C’est à la seconde guerre mondiale que le terme a été connu des français. Aujourd’hui pin-up est un terme généraliste pour parler des femmes passionnées des années 20 à 60 et qui cherchent à mettre en avant leur féminité de façon glamour par l’intermédiaire de différents looks mais aussi des femmes fortes qui sont bien dans leurs peau.

On imagine qu’une pin-up c’est du passé, quelle est sa place aujourd’hui ?

Comme je disais le terme a évolué donc il fait partie de notre présent. Les femmes qui s’habillent au quotidien vintage ou rétro sont très connectées. On a adopté le look et certaines valeurs mais on est indépendantes, on travaille, on partage les taches ménagères, on est présentes sur les réseaux sociaux etc… Les gens s’intéressent de plus en plus à nous. Surtout les femmes à travers la mode car à partir du moment où on les habille, coiffe et maquille elles reprennent confiance en elle et réapprennent à s’aimer et beaucoup d’entre elles finissent par adopter ces coupes de l’époque au quotidien.

Quelle place pour les pin-up au Mans et en sarthe ? Avez-vous quelques anecdotes ?

Je suis arrivée en Sarthe il y a 2 ans et c’est seulement depuis le début de l’année que je découvre des passionnées dont certaines qui finalement n’habite qu’à quelques pas de ma maison. Les femmes qui souhaitent adopter ce look ont leur place partout dans le monde et je sais qu’ici beaucoup s’y intéressent sans oser franchir le pas. On a pu le constater lors du premier Back to Vintage qui a eu lieu au Mans où le nombre d’entrée réalisé fut inattendu mais j’ai pu le voir aussi à La Bazoge avec la reproduction d’un bouchon lors d’un vide grenier.

Quel serait l’équivalent masculin de Pin-up ?

Chez les hommes vous avez par exemple le dandysme qui est mon look chouchou car très classe. Clyde Baron en est un superbe ambassadeur.

Pouvez-vous présenter en quelques mots ?

Je suis née sous le prénom d’Anaïs en Vendée mais comme la majorité des passionnées j’ai choisi un pseudonyme et la tradition veut qu’il représente soit un de nos traits de caractères ou quelque chose que l’on aime très fort. J’ai pris le prénom Eva de mon arrière grand-mère mais qui est aussi mon deuxième prénom et Whims qui veut dire caprice en anglais car j’aime bien faire des petits caprices mignon. Depuis cette année je porte l’écharpe de Miss Pin-up Pays de Loire 2019.

Comment devient-on Pin-up ? Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Selon moi on devient pin-up à partir du moment où en se regardant dans le miroir on arrive enfin à se dire qu’on est jolie, qu’on prend confiance en nous que ce soit par notre apparence mais aussi par nos connaissances nos savoir-faire. Quand enfin on se sent bien dans notre corps et dans notre tête. Pour moi ça m’a aidé dans la transition entre l’adolescente et la femme. Même si je suis une femme-enfant très souvent.

L’êtes-vous tous les jours, ou seulement en représentation ?

Je le suis tous les jours. Vous avez affaire à la même personne que se soit en privée, derrière l’écran, sur les évènements ou là devant vous. J’ai juste un problème c’est que je ne suis pas du matin du tout donc quand j’arrive au bureau je suis ni coiffée, ni maquillée. Mais quoi qu’il arrive je suis la même personne.

Vous êtes miss pin-up, c’est un concours comme les miss ? c’est national ? Dites-nous en plus…

La seule différence avec la très grande majorité des concours de Miss c’est qu’il n’y a aucun critère de beauté. Cathy a fondé le Comité Miss Pin-up France en 2013 et depuis chaque région élit sa représente pour l’élection nationale qui cette année aura lieu le 26 octobre à Erdeven au Morbihan. On nous évalue sur la cohérence dans nos tenues, la réalisation de nos coiffures et maquillages car nous les faisons nous-mêmes, sur notre éloquence et aisance avec le public, sur nos connaissances des années 20 à 60 et sur notre show.

Quelques conseils pour celles qui voudraient devenir pin-up ?

Eloignez tout ce qui vous pollue, toutes les personnes négatives et retrouvez-vous vous-même et si vous ne savez pas par quoi commencer venez nous rencontrer et peut-être que vous entendrez des histoires de vies qui vous parleront.